Ma révolution

Manifeste d’un réfractaire

Moi, Pierre Bertherin, je refuse ce monde abject. Pourquoi ?

Qu’on m’explique : pourquoi faudrait-il s’incliner devant la médiocrité ? Pourquoi devrions-nous feindre le respect pour des modes de vie dégénérés, pour des musiques qui n’ont plus rien d’un art, pour des corps souillés de tatouages, de drogues et d’idéologies frelatées, sous prétexte que « tout se vaut » ? Ce mensonge-là, je ne l’avale pas. Je le vomis. Car tout ne se vaut pas. Tout ne mérite pas d’être toléré. Tout ne mérite pas d’être respecté.

Le monde moderne a troqué la vérité contre l’indifférence, l’intelligence contre le mimétisme, la beauté contre le trash, la grandeur contre l’hystérie de l’ego. Et l’on voudrait que je me fonde là-dedans ? Que je dise « amen » à cette décomposition culturelle et morale ? Jamais.

On nous dit : « Suis les goûts de la majorité. » Mais la majorité n’a plus de goût. Elle suit, elle clique, elle copie. Elle n’aime pas, elle consomme. Elle ne pense pas, elle répète. Son seul horizon : être validée par un troupeau, applaudir ce qui fait le buzz, s’agenouiller devant les nouvelles divinités du néant : influenceurs, stars de la décadence, penseurs de pacotille et théories bricolées sur un coin de smartphone.

Et gare à celui qui refuse ! Celui qui dit non à ce carnaval grotesque devient « intolérant », « réactionnaire », « dangereux ». On l’accuse, on l’isole, on l’efface. Je préfère l’exil intérieur à la complicité dans cette mascarade.

Car je ne veux pas « vivre avec mon temps » si ce temps est une insulte à l’intelligence et à la dignité. Je ne veux pas applaudir cette musique vulgaire qui glorifie le vide, ni compatir aux états d’âme de ceux qui ont troqué l’identité contre la confusion, ni célébrer des « religions modernes » dont la seule fonction est de vendre de la paix mentale de bas étage à des âmes vidées de leur colonne vertébrale.

Je ne veux pas non plus faire semblant de trouver admirable une humanité qui se scarifie au nom de la liberté, qui s’abrutit au nom du progrès, qui nie toute transcendance et glorifie la déchéance. Où sont les vrais êtres humains, ceux qui tiennent debout sans besoin d’un totem ou d’un hashtag pour exister ? Où sont les âmes lucides, intransigeantes, verticales ?

Je ne prétends pas être meilleur. J’ai mes faiblesses. Mais je refuse d’être complice. Je refuse de participer à cette lente érosion de tout ce qui faisait la noblesse d’un homme. Je garde ma pensée à l’écart, ma vision haute mais humble, même seul, même incompris. Et je le dis sans trembler : ce monde est indigne. Et je n’ai aucune obligation morale d’y adhérer.

Qu’on me laisse donc mon droit au dégoût. Qu’on me laisse mon droit au mépris. Car parfois, ne pas respecter ce qui est devenu « respectable », c’est le dernier acte de courage qui reste à un esprit libre.

Pierre Bertherin

pierre

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